Le défi du zéro émission nette pour les aéroports
L’industrie du transport aérien a devant elle un défi majeur : la décarbonation de toutes ses activités. Pour relever le défi d’un nouveau modèle aéroportuaire plus durable, tout en préservant la capacité des aéroports à connecter le monde entier, le Groupe ADP s'est engagé sur une trajectoire claire de décarbonation, avec des objectifs certifiés « zéro émission nette » par l’organisme indépendant SBTI1 en octobre 2024, et sur des plans d’actions concrets.
Une trajectoire de décarbonation ambitieuse
La réduction des émissions carbone est un défi d’ampleur que le Groupe ADP entend relever avec l’ensemble des acteurs du secteur. Le Groupe développe en effet depuis plusieurs années une politique active pour maîtriser son impact environnemental, aux côtés de ses parties prenantes, visant à aligner ses objectifs de décarbonation sur la trajectoire d'augmentation de température de 1,5 °C définie comme cible à respecter par les Accords de Paris.
Alors que l’ensemble du secteur aérien s’est engagé en 2022, lors de la 41e Assemblée générale de l’OACI, en faveur de la neutralité carbone d'ici 2050 du transport aérien à l’échelle mondiale, le Groupe ADP a accéléré son engagement climatique et s’est doté d’une trajectoire ambitieuse et claire.

Les plans d’action mis en place par le groupe visent d’abord à agir sur les émissions de gaz à effet de serre (GES) internes liées à l’activité aéroportuaire directe (scopes 1 et 2, voir note 1), à travers la réduction de consommation énergétique, le verdissement des flottes de véhicules, ainsi que la production et le recours à des sources d’énergie décarbonées ou bas carbone.
Pour les émissions externes (scope 3, voir note 2) liées à l’activité des parties prenantes sur les aéroports, le Groupe s’engage à mettre à disposition des équipements pour électrifier les opérations au sol, déployer de nouvelles énergies pour les avions comme pour les transports au sol et préparer l'arrivée de l'avion à hydrogène.
Des objectifs de décarbonation, validés par SBTi
En octobre 2024, les objectifs de décarbonation et la cible 2050 (zéro émission nette sur toute la chaîne de valeur) fixés par le Groupe ADP ont été validés par le Science Based Targets initiative (voir note 3). Cette validation atteste que les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre du Groupe sont compatibles avec l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris.
"Cette validation de nos objectifs a marqué une étape importante pour le Groupe ADP dans la réalisation de notre feuille de route 2025 Pioneers. Toutes nos équipes sont engagées pour décarboner nos activités et pour y travailler avec tous les acteurs de nos plateformes aéroportuaires. Notre responsabilité est grande dans l'atteinte des objectifs de décarbonation de l'aviation, en transformant nos aéroports en hubs énergétiques, capables de distribuer des énergies bas carbone pour les besoins des usages de l'aéroport, des compagnies aériennes et des territoires voisins."
En Île-de-France, le Groupe ADP doit atteindre la neutralité carbone, pour ses émissions directes (scopes 1 et 2), en 2024 pour Paris-Orly, 2027 pour Paris-Le Bourget, et à horizon 2030 pour Paris-Charles de Gaulle. Pour ces trois aéroports franciliens, cela correspond à une réduction progressive des émissions directes : - 68 % d’ici 2030 et -90 % d'ici 2035 par rapport à l’année de référence 2019. Les objectifs de décarbonation dit Net Zero, certifiés par le SBTi, impliquent également une réduction de 27,5 % des émissions indirectes de la part de ses parties prenantes à horizon 2030 et 90 % à horizon 2050.
Concernant ses aéroports internationaux, le Groupe vise la neutralité carbone en 2030 pour tous ses aéroports, et zéro émission nette en 2050 au plus tard pour 10 aéroports.
Pour l’ensemble des plateformes, la feuille de route 2025 Pioneers prévoit au total 15 engagements de transformation, ainsi qu’une mise à jour régulière des avancées de chaque aéroport pour permettre le pilotage de la trajectoire de décarbonation du Groupe dans son ensemble.
Des leviers d'action concrets déployés dans l’ensemble des aéroports du Groupe ADP
Le Groupe ADP a identifié le chauffage, l’éclairage, la climatisation comme étant les leviers prioritaires pour la réduction de l'impact de nos principaux postes d’émissions directes (scopes 1 et 2) et défini en conséquence des leviers prioritaires pour atteindre ses objectifs de décarbonation.
Afin de transformer son mix énergétique et de développer la part des énergies renouvelables, le Groupe fait de l’investissement dans le photovoltaïque l’un des leviers stratégiques pour toutes les plateformes. Par ailleurs, alors qu'une géothermie existait déjà à Paris-Orly, une pompe à chaleur est venue renforcer le dispositif fin 2024. La géothermie arrive également à l'aéroport de Paris-Le Bourget, grâce aux travaux de connexion au réseau de chaleur géothermique de Dugny-Le Bourget qui est en cours. D'ici 2030, tout l'aéroport pourra bénéficier d'une chaleur décarbonée.
À Paris-Charles de Gaulle également, une installation de géothermie profonde est en cours, pour être livrée en 2026 et assurer 35 % des besoins de chauffage de l'aéroport.
Ainsi, en développant le solaire sur le foncier parisien, en complément des contrats d'achat long terme d'électricité d'origine solaire déjà en place, le Groupe ADP a pour objectif de couvrir 30 % des besoins en électricité de ses trois aéroports parisiens d’ici 2030 par cette énergie décarbonée. Jusqu'à 200 hectares pourraient ainsi être mobilisés pour développer du solaire photovoltaïque. Les ombrières solaires sur les parkings seront développées en priorité, puis dans un second temps les centrales au sol sur les prairies aéronautiques et zones agricoles, ainsi que le solaire sur les toitures des futurs bâtiments.
Des actions similaires sont menées dans de nombreux aéroports à l’international, notamment au sein de TAV Airports avec le développement de centrales solaires photovoltaïques pour une capacité globale de 30,6 MW prévues à Ankara, Izmir, Alanya-Gazipasa, Milas-Bodrum, Enfidha et Antalya.L’aéroport d’Amman (Jordanie) vise quant à lui une couverture de 24,5 % de ses besoins d’approvisionnement avec la mise en service d’une nouvelle centrale solaire photovoltaïque de 4,8 MW. Une extension est prévue pour atteindre une capacité installée de 10 MW d’ici 2040 afin d’atteindre le zéro émission nette.
Le développement du solaire photovoltaïque permettra par ailleurs de sécuriser et décarboner l’approvisionnement énergétique pour la production d'hydrogène ou des carburants durables de synthèse, au bénéfice de notre chaîne de valeur. Autant d’initiatives qui permettent de concevoir un nouveau modèle aéroportuaire responsable et durable dès aujourd’hui.
Lanzajet : Soutenir le développement des carburants d'aviation durable
Le Groupe ADP transforme progressivement ses aéroports en hubs énergétiques, capables de proposer aussi bien de l’énergie électrique, des carburants d’aviation durable que de L’hydrogène bas carbone. En 2024, le Groupe ADP a ainsi annoncé avoir réalisé un investissement dans la société LanzaJet, producteur américain de carburant d’aviation durable, qui bénéficie d’une technologie déployable à grande échelle : la transformation de l’éthanol en carburant.
(1) Émissions internes : chauffage et électricité des infrastructures, fonctionnement de nos véhicules, etc.
(2) Émissions externes : au sol (les accès et les opérations au sol) les émissions des avions (décollage, atterrissage et le trajet complet de l'avion), et achats de biens et service.
(3) Le Science Based Targets initiative (SBTi) est un organisme indépendant qui évalue la cohérence des objectifs ambitieux de réduction des émissions de GES des entreprises avec les Accords de Paris sur le climat, en conformité avec les dernières données scientifiques disponibles sur le climat.